C’est en août 2021 que le projet-pilote de l’îlot flottant végétalisé a été lancé, en collaboration avec le Centre technologique des résidus industriels (CTRI), afin de tester la possibilité d’utiliser des plantes comme une des solutions potentielles à certains problèmes du lac Osisko.
Les îlots flottants sont des phytotechnologies, c’est-à-dire des technologies utilisant des plantes vivantes pour résoudre des problèmes environnementaux. Ce type d’îlots est généralement utilisé, un peu comme un marais filtrant, pour capter une partie des surplus de phosphore, d’azote et de polluants qui arrivent ou qui sont présents dans les lacs. Dans le cadre de ce projet, nous voulions tester la capacité de survie des plantes ainsi que leur potentiel d’accumulation des métaux traces et des nutriments présents dans l’eau.
Le lieu choisi pour l’installation de l’îlot flottant se trouve donc tout près d’une source importante de contaminants pour le lac, soit l’émissaire pluvial de la promenade Agnès-Dumulon, près de la fontaine. Cet émissaire pluvial récolte les eaux d’une bonne partie des rues du centre-ville jusqu’à une partie du stationnement des Promenades du Cuivre. Il est donc une source importante de contaminants tels que du sable de voirie, ainsi que de micro plastiques provenant de la dégradation des pneus, de sels de déglaçage, d’hydrocarbures pétroliers, de déchets de petites tailles, ainsi que de contaminants atmosphériques accumulés sur la route. Tous ces contaminants aboutissent directement dans le lac, sans filtration, via le réseau d’égouts pluviaux.
Préparation de l’îlot
L’îlot que nous avons installé est composé en fait de 3 plus petits îlots que nous avons reliés ensemble pour n’en former qu’un seul, plus gros. Les plantes sont installées dans les interstices entre les flotteurs pour permettre à leurs racines de se développer sous l’îlot, directement dans l’eau du lac.
Pour ce premier test, trois plantes indigènes du Québec, résistantes au climat nordique et aux milieux humides ont été sélectionnées : l’iris versicolore, la spirée à larges feuilles et le myrique beaumier. En tout, 15 plants de chaque espèce ont été transplantés sur l’îlot en août 2021. L’îlot a par la suite été fixé près de l’émissaire choisi et laissé là pour une période d’un an, soit jusqu’en septembre 2022, lorsque les plantes ont toutes été récoltées et analysées.
Dans la vidéo ci-bas, Sarah Lamothe du CTRI nous explique le fonctionnement des îles flottantes.